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Après le oui à la libre circulation: quelle relations CH-UE?
par Albert Leimgruber, président de l'AJIS, le 13 février 2009
Le verdict du peuple suisse de 8 février était clair. Avec 60% des voix, les citoyens ont adopté le paquet élargissement/reconduction de la libre circulation des personnes. Après ce résultat, la Suisse se retrouve en position de faiblesse par rapport à l'UE.

Le verdict du peuple remet sur le tapis la question des relations entre la Suisse et l'UE, actuellement gérés par les accords bilatéraux. Or, ces accords sont négociés entre l'UE et des émissaires suisses dont l'objectif à long terme est l'adhésion à l'Union. Il est évident que les résultats des négociations aboutissent sur des accords qui renforcent plutôt les intérêts de l'UE que ceux de la Suisse.

Pour faire passer ces accords au peuple suisse, la classe politique adopte depuis un certain temps une double stratégie qui joue sur les paquets mal ficelés (comme c'était le cas lors du dernier vote) ou alors sur la séparations de deux accords (comme c'était le cas lors des votes sur Schengen et l'extension de la Libre Circulation en 2005). En même temps, les partisans d'une adhésion à l'UE menacent le citoyen que si celui-ci n'approuverait pas le vote selon les voeux du gouvernement, tous les accords bilatéraux seraient annulés, ce qui ne laisserait qu'un choix au peuple: l'adhésion. C'est ici une façon très perfide de pratiquer un chantage face au souverain (le citoyen suisse) en ne lui laissant que le choix d'approuver l'objet qui lui est soumis.

Cette stratégie à fonctionné à merveille lors des dernières votations sur les accords bilatéraux. Le résultat était même tellement clair que la Ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey propose d'aller encore plus de l'avant et de négocier un accord-cadre avec l'UE. Or, une telle démarche irait une fois de plus à l'encontre des intérêts de la Suisse car elle lierait la Suisse directement aux décisions de Bruxelles. De plus, un tel accord serait surveillé par une commission paritaire Suisse-UE qui sera composée de juristes que personne n'aura élu et qui pourront agir sans aucun contrôle démocratique. Un accord-cadre entre la Suisse et l'UE n'est rien d'autre qu'une adhésion camouflée à l'UE, voire pire, une colonisation de la Suisse par Bruxelles.

Les opposants à l'adhésion ont subi un important revers le 8 février. Mais ils ne doivent pas pour autant baisser les bras. Au contraire, il faut être encore plus vigilant. L'adoption de la libre circulation est un pas de plus vers l'adhésion de la Suisse à l'UE car la voie bilatérale est une voie à sens unique. Le peuple aura de moins en moins à dire et les menaces voilées de l'UE et de la classe politique suisse à l'égard des citoyens Suisses seront de plus en plus fermes. Le constat est triste: le 8 février, La Suisse a manqué une grande chance.
Quo Vadis Armée XXI?
par Albert Leimgruber, président de l'AJIS, le 3 février 2009
Cela fait maintenant quatre ans que l'Armée XXI est entrée en vigueur. Le bilan de cette réforme militaire est catastrophique: la logistique de l'armée n'est pas fonctionnelle, la gestion du personnel est pour le moins lacunaire. L'Armée XXI sombre dans le Chaos.

Il est vrai que l'Armée 95 avait des lacunes. Mais ceux-ci ne justifiaient pas une réforme en profondeur de l'armée. Une simple réadaptation en fonction des lacunes aurait été suffisante. Or, l'Armée à essayée de se réinventer en évitant de poser des question fondamentales dans un ordre logique.

Avant d'entreprendre une réforme importante, l'armée suisse aurait bien fait de se fixer clairement les buts et objectifs qu'elle voulait atteindre. Elle aurait du analyser le contexte politique et agir dans les limites que celui-ci lui donne. Avant tout, il y a la question de la neutralité. Elle est inscrite dans la constitution et de ce fait, l'armée doit respecter cette maxime sans faire des compromis impossibles. Ensuite il y a la question des priorités de l'armée: défense nationale ou engagement internationaux dans des missions de maintien de la paix? Avant de planifier une nouvelle armée, il faut savoir quelles relations la Suisse entretient et compte entretenir avec les autres puissances nationales et supranationales (Alliances militaires et politiques) et comment ces relations sont possibles dans le contexte de la neutralité perpétuelle et armée. Si les dirigeants du département de la défense avaient clairement répondus à cette question, une réforme de l'armée sérieuse aurait pu être envisagée. Celle ci aurait pu s'orienter selon deux modèles diamétralement opposés.

Le premier modèle prévoit une armée défensive. La priorité est clairement la protection de la population de toutes menaces extérieures et éventuellement intérieures. Les relations avec l'étranger ne sont pas très important. En temps de paix, les relations sont cordiales mais il n'y a pas de participations à des missions armées et seulement des participations à certains exercices bien précis (aviation, troupes spécialisés dans la protection ABC ... ) Le modèle d'une armée défensive existe dans un pays neutre et indépendant. L'armée est composée de soldats de milice, ce qui garantit un ancrage fort entre le soldat et le peuple qu'il protège.

A l'opposé de ce modèle, il existe l'armée d'intervention. Elle est de petite taille, composée de soldats professionnels qui s'engagent dans des missions armées à l'étranger sous commandement étranger. La neutralité n'est pas possible. La participation, voire l'adhésion à une alliance militaire est envisageable.

Les artisans de l'Armée XXI se sont certainement interrogés sur les questions fondamentales. Mais le résultat ne correspond à aucun de ces modèles. En fait, l'Armée XXI est une armée qui s'oriente au modèle de l'armée d'intervention, mais une telle armée serait anticonstitutionnelle, vu qu'il n'est pas possible de créer une armée d'intervention en restant neutre. Il fallait donc faire des compromis.

L'Armée XXI est une armée de mauvais compromis. D'une part, elle est calquée sur les modèles de l'OTAN. Les priorités sont mis sur les engagements à l'étranger. Mais la constitution prévoit que l'armée doit défendre le pays et qu'elle est organisée selon le principe de milice ce qui va à l'encontre de la volonté des créateurs de l'Armée XXI.

La politique de sécurité suisse est une suite de mauvais compromis. Depuis 1994, la Suisse est membre du Partenariat pour la Paix de l'OTAN, une solution de compromis pour qu'un Etat neutre puisse participer un peu à l'OTAN. Après la guerre du Kosovo, la Suisse envoie des troupes armées dans cette province serbe. Le peuple accepte finalement l'armement des troupes à l'étranger en 2001. Tous ces compromis ont rendue l'armée suisse plus floue. L'Armée XXI doit trouver un chemin dans la zone d'ombre entre neutralité constitutionnelle et activisme international.

Il n'est pas étonnant qu'une armée bâtie sur des compromis ne puisse fonctionner. L'armée y a laissé son identité et elle a été secouée par des scandales tout au long de ces dernières années ce qui n'a fait qu'affaiblir sa crédibilité. A l'heure ou même des officiers généraux appellent leurs troupes à sortir en civil, il y a réellement de quoi s'inquiéter pour l'avenir de l'armée.

L'annonce du nouveau chef du DDPS Ueli Maurer de vouloir faire de l'armée suisse la meilleure armée du monde semble être un cri dans le désert. Mais cette ferme volonté redonne de l'espoir à tous les citoyens qui défendent une armée qui s'engage pour le bien du peuple et de la patrie et non pour défendre les intérêts des puissances étrangères. Peut-être une prochaine réforme militaire parvientdra à corriger les erreurs de la précédente.
Personne n'échappera à la propagande Gouvernementale
par Stéphane Vienat, membre du comité de l'AJIS, le 29 janvier 2009
Après le refus populaire de l'initiative «Souveraineté du Peuple sans propagande gouvernementale», il fallait s'y attendre: le gouvernement met les bouchées doubles dans sa campagne «d'information» pour la libre circulation.

Le Conseil Fédéral ne recule devant plus rien pour faire passer ses idées. L'exécutif fédéral applique une politique d'information sélective en n'utilisant uniquement les chiffres et données qui soutiennent un OUI et en ignorant les autres. Il n'hésite pas non plus à diffamer ses adversaires politiques et à renier les arguments des opposants ou à leur reprocher de jouer avec la peur des citoyens (alors que le CF ne fait rien d'autre en utilisant la pression de la soi-disant «clause guillotine»). Mais ces interventions gouvernementales douteuses pour une démocratie ont déjà une certaine tradition.

La tromperie et les mensonges du Conseil Fédéral sont devenus la règle dans les campagnes politiques depuis la première votation sur les accords bilatéraux, en 1999. Rappelons-nous que le CF avait alors promis que la Suisse ne serait pas submergée de camions poids lourds grâce à l'accord sur les transports terrestres. De plus, le gouvernement à promis que le poids de ces camions serait strictement limité à 40 tonnes. Or aujourd'hui, le CF se rebiffe. En effet, l'UE veut permettre la circulation à des camions de 60 tonnes. Et le Conseil fédéral est prêt à se plier à toute volonté de Bruxelles. Il essaye de rassurer le parlement, mais en réalité il n'a guère de marge de manoeuvre malgré ses promesses.

Pensons aussi aux votations sur l'accord de Schengen. Le Conseil fédéral avait promis que pratiquement rien n'allait changer. Aujourd'hui, la Suisse se retrouve dans une situation paradoxale dans laquelle elle n'a plus les moyens de contrôler ses frontières. En même temps, elle évolue vers un Etat Policier, dans lequel tout-le-monde peut être contrôlé à tout moment. Le dernier exemple en date est le contrôle de citoyens suisses dans un intertcity circulant entre Berne et Fribourg. Ici aussi, le Conseil Fédéral n'a pas dit la vérité aux citoyens. Les opposants à Schengen avaient pourtant averti le citoyen.

Après les négociations des accords de fiscalité de l'épargne, le CF avait assuré que le secret bancaire serait assuré. Or, actuellement la Suisse se retrouve dans le collimateur de la France et de l'Allemagne. Ici aussi, le gouvernement n'était pas prévoyant du tout. Il a prononcé des promesses pour influencer le vote populaire sans se soucier de la véracité de ses propos.

Un autre exemple de la valeur des promesses du Conseil Fédéral est celui précisément de la libre circulation. Le Gouvernement à dit et répété en 1999 et en 2005 lors de la votation sur l'extension de cet accord aux nouveaux membres de l'UE que la Libre Circulation n'aura aucune influence sur le taux de chômage en Suisse. Mais si ceci est vrai pour les chiffres réels, il n'en est rien en chiffres relatifs. En effet depuis 2000, 200'000 places de travail ont été créés, mais le taux de chômage est resté stable. De plus, une analyse des chiffres du chômage démontre que 45% des chômeurs sont étrangers (alors qu'ils ne représentent «que» 21% de la population). Déjà maintenant, la Suisse importe des chômeurs qui profitent de notre système social.

Une chose paraît évidente: le Conseil fédéral ne se considère plus comme gouvernement de tous les suisses, mais comme parti politique qui cherche à influencer le vote des citoyens. Ceci est un fait inquiétant, car l'exécutif fédéral perd de la crédibilité auprès des citoyens. Un NON le 8 février lui rappellera qui est le souverain en Suisse!
La Suisse, nouvel El Dorado pour les Roumains et Bulgares !
par Stéphane Vienat, membre du comité de l'AJIS, le 28 janvier 2009
La libre circulation voulue avec les deux nouveaux membres de l’Union européenne, à savoir la Roumanie et la Bulgarie, est censée favoriser davantage de cohabitation et d’égalité dans l’UE. Selon certains, il s’agit de la suite logique de l’extension de la libre circulation des personnes.

Sachant que le but avoué étant de mettre tous les Européens sur le même pied d’égalité, selon les socialistes. N’oublions pas que ces deux pays ont un niveau de vie bien moins élevé que dans le reste de la communauté européenne, y compris la Suisse. Certaines langues iraient même jusqu’à  dénoncer des violations avérés des droits fondamentaux, sujet préféré des socialistes. Des manquements qui se justifient parfaitement même de notre point de vue.

Un élargissement de la libre circulation des personnes à ces deux Etats ne pourrait que nuire à l’économie et au marché de l’emploi, déjà affaiblis du fait de l’actuelle crise financière. Les revenus seraient largement revus à la baisse. Tout cela sans compter une éventuelle hausse de la criminalité dans notre pays. Comme presque systématiquement à chaque fois, certains n’hésiteront pas à aller faire un tour du côté de l’aide sociale lors de leur arrivée avant éventuellement d’aller chiper un emploi à un malheureux suisse. A coup sur, notre Roumain ou Bulgare sera embauché car ses prétentions salariales sont moins élevées que celle d’un Suisse ou d’un Européen en général. Tout cela pour signifier que le dumping salarial serait mis à rude épreuve.

Une occasion rêvée pour les Bulgares et les Roumains, ils auraient absolument tout à gagner et nous, la Suisse, tout à perdre.


UE : l'opposition n'est pas tolérée au sein du Parlement européen
par Albert Leimgruber, président de l'AJIS, le 22 septembre 2008
Le Parlement européen est différent de tout autre parlement européen. Il n'existe pas de pouvoir exécutif formé par un parti majoritaire et il n'y a pas d'opposition officielle. Le parlement compte 99 différents partis politiques. Ceux-ci sont regroupés en sept groupes politiques. Restent quelques indépendants sans réel poids politique (pour autant qu'on peut parler de poids politique dans un parlement condamner à légitimer aveuglement les décisions prises par le conseil des ministres et/ou la commission).

Pourtant, le parlement «fonctionne» bien avec seulement sept groupes politiques. Mais malgré cela, les deux principales délégations du parlement (les conservateurs et les socialistes) cherchent à réduire le nombre de groupes politiques. Concrètement, ils proposent de relever le seuil pour la formation de groupes au sein du prochain Parlement (à partir de Juillet 2009).

À l'heure actuelle les groupes politiques doivent comprendre au moins 20 députés d'un cinquième des États membres. La proposition du député Corbett est de soulever ces critères à 30 parlementaires d'un tiers des Etats membres. Et ceci alors que la taille du parlement diminuera de 785 à 751 membres.

Si cette nouvelle mesure serait appliqué au parlement actuel, deux groupes devraient disparaître: Il s'agirait comme par hasard de deux groupes critiques à l'Union européenne, le groupe ID (Indépendance et Démocratie) et le «groupe confédéral de la gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique». Le premier de ces groupes n'est représenté que par des députés de six Etats, le second groupe est composé de 23 élus seulement.

Quelle que soit le point de vue au sujet de leur politique, on ne peut soutenir que ces groupes ne représentent pas un volet légitime de l'opinion publique européenne. Le parlement lui-même prône l'Europe de la diversité, et si il veut être un forum crédible toutes sortes d'opinions minoritaires doivent être tolérées.

Il semble que les deux grands groupes cherchent à dominer totalement le parlement européen en faisant taire les voix critiques. Ces groupes disposent déjà à l'heure actuelle de beaucoup de pouvoir pour déterminer influencer la législation. Le système actuel donne déjà aux grands groupes une part disproportionnée de postes, d'argent et de temps de parole.

M. Corbett et ses collègues MM Leinen et Mendez de Vigo font valoir que cette proposition de restriction sur le nombre de petits groupes n'est pas une intolérantce ou une réforme anti-démocratique. Pourtant, l'effet peut être dévastateur. Si de petits groupes disparaissent, les députés avec des opinions divergentes seront soit forcés à se joindre à des groupes plus importants joindre les rangs des non-inscrits.

Quoi qu'il en soit, le résultat accroîtra l'incohérence politique du parlement.

Les dirigeants des cinq plus petits groupes ont fait part aux dirigeants des deux grands groupes leur opposition à cette proposition. Leur lettre doit être lue et être prise au sérieux.
Nouvelles de TEAM Alliance
Secrétariat de l'AJIS, Fribourg, le 22 septembre 2008
La résistance contre l'UE augmente en Norvège, Irlande et en Islande

Norvège : Le scepticisme de l'UE augmente

Selon une enquête du quotidien norvégien "Aftenposten", menée le 7 Mai 2008, 77% des jeunes Norvégiens entre 17 et 30 ans sont opposés à l'UE. 62% des adultes d'âge moyen, sont également opposés à l'UE, contre 38% favorables.

Irlande: troubles politiques

Un sénateur irlandais a mené une enquête le 10 Mai 2008 dans le comté de Galway. Celle-ci a montré que près de 36% des sondés ont l'intention de voter Non au traité de Lisbonne, tandis que 30% pensent voter Oui, 34% sont indécis.

Le parlement de l'Islande haut et fort contre l'UE

Le parlement Islandais a affirmé son opposition à un rapprochement à l'UE, parce qu'il estime que les incidences négatives de l'adhésion seraient largement supérieure aux conséquences positives.
ONU : L'HYPOCRISIE DU CONSEIL FEDERAL
par Albert Leimgruber, président de l'AJIS, le 15 juin 2008
Le Conseil des droits de l'homme, créé il y a deux ans à l'initiative de Micheline Calmy-Rey s'est donné un nouvel instrument de travail. Il s'agit d'un examen sur les questions du respect des droits de l'homme dans un pays déterminé. Le concept de cet examen est que tous les Etats membres de l'ONU (192 en tout) soient examinés par le Conseil des droits de l'homme. Il ne s'agit pas d'un examen opposant les pays démocratiques aux pays despotiques ou dictatoriaux, mais d'un «dialogue constructif à la hauteur des yeux». Selon l'imagination des fondateurs de ce conseil, ce respect mutuel devrait amener des améliorations dans le domaine des droits de l'homme. En somme, il s'agirait d'une thérapie de groupe au niveau interétatique.

Un des premiers Etats à passer cet examen a été la Suisse. En présence de la Conseillère fédérale et ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey le conseil des droits de l'Homme a procédé à un examen méticuleux sur la situation des droits de l'Homme en Suisse. Mais le débat qui viserait à analyser le potentiel d'amélioration de la Suisse dans le domaine du respect des droits de l'homme n'avait rien d'harmonieux. La «dialogue constructif à la hauteur des yeux» virait à une accusation contre le pays dépositaire des des conventions de Genève, habituellement reconnu pour son aide internationale et sa tradition humanitaire. La quarantaine de de diplomates présents avaient chacun deux minutes de temps de parole à disposition. Leurs prises de position étaient marqués par des visions idéalistes d'une part et par de la simple ignorance sur la situation en suisse d'autre part. Selon eux, la Suisse est certes en train de faire des efforts pour améliorer le respect des droits de l'homme en son territoire, mais la situation actuelle serait problématique.

Plusieurs pays recommandèrent à la Suisse de créer une «institution nationale indépendante» de surveillance des droits de l'homme afin de surveiller la situation. Cette proposition était formulée par différents états comme l'Allemagne, la Malaisie, le Mexique, l'Inde, l'Algérie, l'Arabie Saoudite (Etat ou l'application de la Sharia passe avant les droits de l'Homme) ou la Mauritanie, (un Etat corrompu, qui connaît encore l'esclavagisme), sa diplomate (portant le voile islamique cher à Mme Calmy-Rey) à tout de même reconnu que la Suisse a fait des progrès dans le domaine de l'égalité des sexes. Cette question était perçue autrement par de nombreuses diplomates de pays occidentaux qui relevaient la discrimination quotidienne que doivent supporter les Suissesses et surtout les femmes immigrées. La France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas critiquèrent la discrimination des homosexuels et des transsexuels qui ne peuvent toujours pas se marier et demandèrent à la Suisse de créer une loi pour lutter contre cette discrimination.

Cuba demanda une augmentation de l'apport de la Suisse pour l'aide au développement, le représentant de Haïti voulais savoir pourquoi il y avait autant d'armes dans les ménages suisses, le représentant de l'Inde remarqua qu'en Suisse il n'existait aucune loi interdisant l'esclavagisme, d'autres Etats demandèrent à la Suisse de rédiger une loi contre la torture. Alors que la requête de l'Inde n'a pas récolté une large compréhension, la proposition de formuler une loi contre la torture ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Plusieurs personnalités s'inquiétèrent de la violence policière et de la montée de la xénophobie en Suisse.

Des pays islamiques comme le Maroc, l'Egypte ou le Quatar se montrèrent inquiets face à la discrimination de leur religion, une suite logique de la liberté d'opinion qui en somme serait bien trop large dans notre pays. Le représentant de l'Iran se montra inquiet de la traite de femmes et de l'importance des réseaux de prostitution. Mais ce représentant d'un pays dans lequel une femme qui commet l'adultère est lapidée de façon particulièrement cruelle remarqua tout de même que personne ne pouvait être parfait. De quoi être rassuré! Le diplomate iranien avançait que la solution se trouverait dans le dialogue entre les deux pays. Ce dialogue permettrait aux pays concernés de s'aider mutuellement afin d'améliorer la situation sur les droits de l'homme. Ouf, l'aide des Mollahs de Téhéran nous permettra certainement d'atteindre des sommets dans l'application stricte des droits de l'homme!

Micheline Calmy-Rey a pris position plusieurs fois lors de l'examen lorsqu'il s'agissait de remarques sur l'égalité des sexes ou sur la situation des immigrés en suisse. Elle n'a par contre rien opposé aux délires verbaux de certains diplomates évoqués plus haut. La ministre des affaires étrangères a même remercié ses examinateurs pour ce dialogue «constructif».

L'attitude de notre ministre des affaires étrangères démontre que celle-ci cherche à faire passer des projets de politique intérieure en évitant le débat démocratique mais en se basant sur les recommandation du Conseil de droits de l'Homme.

En bref, le Conseil fédéral veut alourdir une administration boursouflée en y ajoutant une institution nationale indépendante des droits de l'homme. Il envisage, en réponse à des recommandations de l'Algérie et du Nigeria, d'intensifier les efforts «pour combattre la xénophobie et la violence policière à arrière-plan raciste». A voir sa réaction, les problèmes sont manifestement plus grave en Suisse qu'en Afrique noire.

L'AJIS avait combattu l'adhésion de la Suisse aux Nations-Unies, entre autre car nous ne voulions pas que la Suisse soie contrainte d'adopter du droit international sans que ce droit soit soumis à une procédure démocratique. Le constat, près de six ans après l'adhésion à l'ONU est d'autant plus inquiétant lorsqu'on voit que notre gouvernement cherche à faire passer des nouvelles lois et directives en imposant des directives internationales.
ARMEE SUISSE : AU SERVICE DE QUI ?
par Albert Leimgruber, président de l'AJIS, le 15 juin 2008
La logistique de l'armée suisse est actuellement devant l'effondrement et l'exode des cadres de milice atteint une ampleur inquiétante. Pendant ce temps, le chef de département part en reconnaissance au Congo pour de nouveaux engagements de l'armée suisse.

Pourtant, les insuffisances logistiques sont connues depuis longtemps. Et malgré les assurances qu'elles seraient bientôt corrigées rien ne s'y fait. Chaque unité qui a fait un cours de répétition ces derniers mois était confronté à la situation dérisoire de la logistique de l'armée: le matériel, s'il n'était pas absent, était mal ou pas entretenu.

Ces problèmes sont dus aux transformations effectuées suite a la réforme militaire «Armée XXI». Dans les précédents modèles de l'Armée, chaque unité avait un lieu de stockage associé dans un arsenal lui étant attribué. Ce système simple a fonctionné parfaitement pendant des décennies. Aujourd'hui, à l'instar des grandes surfaces commerciales, l'armée ne dispose plus que de peu de centres de logistique (trois centres en tout). Sur le papier, ce modèle était certes séduisant, car plus économique. Mais dans la pratique il ne fonctionne manifestement pas.

Mais comment en-est on arrivé là? La raison est que la grande partie de la réduction du personnel engendré par la réforme «Armée XXI» doit être supportée par la logistique. Ce qui paraît logique avec la suppression de nombreux centres de logistiques ne fonctionne pas dans la pratique. La logistique manque de bras. La réforme militaire à malheureusement épargné d'autres secteurs dont l'utilité est pour le moins douteuse. Ainsi l'Armée XXI ne réduit pas le personnel militaire responsable pour les missions à l'étranger. Les Etats-Majors n'ont eux non plus pas été réduits, bien que l'armée elle-même ne compte plus qu'un cinquième de l'effectif qu'elle comptait il y a vingt ans. Les bureaux du DDPS ont eux aussi été épargnés. Bref, l'armée de demain comportera des bureaucrates et quelques soldats mal équipés engagés à travers la planète.

Or, un autre phénomène bien plus inquiétant touche l'armée. Il s'agit d'un réel exode des cadres de milice. Les graves insuffisances dans la logistique laissent dans les troupes un sentiment de frustration, en particulier chez les jeunes officiers. La préparation aux cours de répétition n'est souvent que lettre morte, vu que le matériel nécessaire à la formation est absent ou insuffisant. On comprend que les jeunes officiers, sans cesse confrontés à ces insuffisances, ont l'impression que le DDPS n'est pas vraiment intéressé à leur engagement militaire.

L'évolution est inquiétante. En effet, ces jeunes, frustrés par l'armée, sont pour la plupart perdus pour l'armée. Cela est également catastrophique pour la Suisse. Ce sont surtout les officiers de milice qui tournent le dos à l'armée. On rencontre de moins en moins d'officiers de milice aux cours d'état-major général.

Engagements à l'étranger

Le DDPS fait par contre preuve d'un intérêt particulier pour les engagements à l'étranger. D'après le message du département relatif à l'évolution de l'armée, nos troupes pourraient s'engager davantage dans les Balkans et également se déployer dans le Caucase et en Afrique.

Que veut faire l'armée suisse dans le Caucase? Irriter la Russie (ce qui peu après la reconnaissance du Kosovo ne viendrait pas au meilleur moment)? Saper encore plus la neutralité de notre pays?

Le chef du DDPS, le conseiller fédéral Samuel Schmid, se rend en reconnaissance au Congo. Il rechigne à donner une réponse claire sur la question de l'engagement militaire suisse dans ce pays. Pourquoi donc ce voyage au Congo? Pour le plaisir?

Qu'il y ait des rumeurs concrètes à ce sujet qui font la ronde est le mérite de l'ancien chef de l'Armée, M. Keckeis. D'abord, M. Keckeis parla du Darfour, mais un engagement dans cette région en crise profonde s'avéra trop dangereux alors il lance l'idée d'un engagement au Congo. Finalement il y a également des troupes allemandes qui y sont stationnées. Le voyage de M. Schmid est à voir dans ce contexte. Le fait que le DDPS ne donne aucun renseignement à ce sujet semble indiquer qu'il cherche à éviter tout écho critique.

Priorités

Les priorités du DDPS restent dans le flou. La logistique n'est plus opérationnelle et les cadres de milice quittent le navire. Pendant ce temps, Samuel Schmid part en reconnaissance au Congo...

Pendant ce temps, de nouvelles idées courent au sein du DDPS. Par exemple la réduction du nombre de militaires à 30'000 hommes est un projet défendu par l'ancien secrétaire du DDPS, l'ancien Brigadier Hans-Ulrich Ernst. Selon lui, la suisse nécessite une armée plus petite dotée d'un équipement performant garantissant une bonne force de frappe.

Or ce sont justement ces arguments que le DDPS avait utilisé pour promouvoir l'Armée XXI. Doit-on croire que cette dernière a échoué? Si oui, est-il vraiment intelligent de la remplacer par une mini-troupe de 30'000 hommes? Comment réduire l'armée de 75% des effectifs actuels en préservant la milice? Faudra-t-il revoir les missions constitutionnelles de l'armée puisqu'il paraît impossible qu'une telle troupe réduite soit capable d'assurer la défense du pays?

Objectivement, une telle troupe ne peut être conçue pour une armée nationale d'un pays libre et indépendant. La micro-armée proposée par M. Ernst n'est pas au service du pays et de la population. Il s'agit bien plus d'une troupe professionnelle au service d'instances internationale, en clair d'une troupe de l'OTAN. Bref, si on laisse faire les planificateurs de l'armée, la Suisse perdrait son indépendance et sa neutralité. Il reste le triste constat que c'est justement l'institution qui est censée défendre un pays indépendant et garantir une neutralité perpétuelle et armée qui détruit ces piliers qui font la Suisse!
DROIT DE VOTE EUROPEEN : UNE ABERRATION !
par Stéphane Vienat, membres du comité, le 15 juin 2008
Réunis en Assemblée générale en avril dernier, les délégués du NOMES ont adopté une nouvelle résolution : celle de l'introduction du droit de vote européen. Un (pseudo-)projet qui va parfaitement à l'encontre du principe de neutralité fixé dans notre Constitution.

Plus concrètement,

Ces « Europhiles » constatent que la Suisse est devenu un membre passif de l'Union européenne. C'est-à-dire que les plus de 120 accords bilatéraux conclu ne font que renforcer la coopération Suisse-UE. N'oublions pas que leurs champs d'application est limité par des lois adoptés par les Suisses.

Ils remarquent que nous vivons comme les Européens. A différents niveaux, comme par exemple le travail, le voyage, la santé, l'argent et la consommation, les habitudes sont similaires à celles des citoyens de l'UE. Peut-être que nous vivons comme les Européens, mais nous avons nos particularités et habitudes bien spécifiques qu'il faut absolument préserver.

D'un point de vue juridique, les lois suisses seraient inspirées de celles de l'UE. Ce, surtout en matière de tabac, d'alcool, de bruit et de fond de placement. Certains procédés font que, malheureusement, nous devons adapter notre législation en fonction des situations. Les Suisses sont autant soucieux de leur bien-être que les Européens, c'est pourquoi d'ici à copier les lois de l'UE, la marge est bien assez grande.

Financièrement parlant, la Suisse paye chaque année plus de 700 millions de francs à titre de cotisation. Un tel investissement ne peut que nuire à notre système financier, il constitue un véritable gouffre au sein du Département fédéral des finances.

Un tel droit imposé aux Suisses ne pourrait qui nuire au fonctionnement de politique de neutralité et d'indépendance.